Le guide complet des altérations de Sébastien Charlier
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Jouer les fameuses “notes manquantes” de l’harmonica diatonique a été le Graal qui semblait inaccessible jusqu’à récemment. Même le fait de jouer une mélodie avec les altérations traditionnelles (particulièrement dans les graves) était tout simplement considéré comme impossible par la communauté de l’harmonica. La quasi-totalité des harmonicistes se butait à des problématiques de justesse et de timbre majeures quand ils jouaient des altérations, des overblows ou des overdraws.
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Et pourtant …
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Et oui, c’est parfaitement possible! Et ce guide de Sébastien Charlier révèle comment.
Petit rappel historique, l’harmonica diatonique dit “Richter” était à l’origine un instrument conçu en Allemagne pour jouer des airs folkloriques. Il est donc organisé de façon à avoir certains accords naturels que le joueur peut ajouter à sa mélodie diatonique. En conséquence l’harmonica diatonique Richter est particulièrement incomplet: il n’a même pas la gamme diatonique complète dans les graves et les aigus!
La première révolution de l’instrument s’est produite lorsque les bluesmen noirs se sont approprié le petit instrument apporté par les migrants et qu’ils ont découvert qu’on pouvait “tordre” certaines notes et obtenir une partie des notes manquantes: les altérations aspirées dans les graves et les médiums et soufflées dans les aigus.
Et c’est comme cela que s’est dessiné l’usage de l’harmonica diatonique pendant quasiment tout le XXeme siècle. Associé essentiellement au Blues et au Blues-Rock, le diatonique était principalement utilisé pour jouer des plans/riffs avec beaucoup de textures (tongue-blocking) et assez peu de précision, une exception étant le jeu Country de Charlie Mc Coy.
L’absence de plusieurs notes et la difficulté de faire sonner les altérations limitaient alors l’utilisation de l’harmonica pour jouer de la mélodie. Afin de pallier aux limitations du diatonique, l’industrie a inventé l’harmonica Chromatique. Equipé d’une tirette et de valves, celui-ci a “de série” toutes les notes de la gamme sur plusieurs octaves et ne nécessite pas d’altérations pour obtenir les notes manquantes. Le son est toutefois très différent de celui du diatonique.
Le chromatique s’est largement développé à partir des années 40 pour le jeu mélodique, pendant que le diatonique restait dans son créneau Country, Blues et Blues Rock. Le chromatique était alors vu comme l’instrument du progrès.
Avec le Blues Revival des années 70s, le diatonique est revenu sur le devant de la scène, en conservant ses caractéristiques: riffs, altérations peu précises (propices au jeu blues), textures.
Dans les années 80s plusieurs harmonicistes diatoniques ont “découvert” qu’on pouvait obtenir les notes manquantes avec une technique appelée Overblow: on peut en soufflant dans les graves et les médiums produire une note un demi-ton au dessus de la note aspirée du même trou. Et vice-versa dans les aigus pour les Overdraws. En fait de nombreux enregistrements témoignent tout au long du XXème siècle de l’existence de ces fameuses overnotes, mais ce n’est que dans les années 80s qu’elle sont devenues l’objet d’une utilisation intensive et d’une étude poussée.
On pouvait donc enfin produire toutes les notes sur un diatonique! Nouvelle Révolution? Et bien non, enfin pas tout de suite car les notes produites ne sonnaient pas vraiment bien: détimbrées, souvent fausses, elles juraient au milieu des autres.
Durant les années 80s et 90s, un vaste débat s’est créé entre les tenants du jeu traditionnel qui pensaient que les overblows ne pourraient jamais sonner convenablement (et que les difficultés de son des altérations empêchaient le jeu mélodique) et les pionniers qui poursuivaient leur rêve d’un vrai jeu chromatique au diatonique.
Le débat a été techniquement tranché dans les années 2000 avec la sortie des albums de Sébastien Charlier. Dans ses albums, Sébastien prouvait qu’un jeu totalement chromatique était atteignable en produisant des morceaux complexes harmoniquement dans lesquels les overblows (et overdraws) étaient parfaitement intégrés aux autres notes.
Mais malgré cette preuve, le monde de l’harmonica a continuer à douter. En effet, peu de joueurs (aucun?) arrivaient à un tel rendu. Sébastien était alors considéré comme un être à part, une exception. Pourtant il est pourvu de la même constitution physique que n’importe qui !
C’était donc du côté de la technique instrumentale que tout devait se jouer. En effet le piège des altérations traditionnelles est qu’elles peuvent être obtenues par différents moyens (en serrant la gorge, en bougeant la mâchoire, en pinçant les lèvres, etc …) avec des résultats variés en termes de justesse et de timbre. Mais les overblows et overdraws supportent mal l’approximation. Du coup tous les joueurs qui avaient bâti leur technique sur ces bases avaient beaucoup de difficultés à passer le cap du jeu chromatique (on pourrait ajouter que la notion de “Positions” a également grandement contribué à bloquer leur évolution).
Sébastien, de part le fait qu’il n’a pas abordé l’instrument comme un harmoniciste traditionnel et qu’il a fait une sorte de vraie R&D sur l’obtention des notes, a fini par trouver les clés d’obtention d’altérations et overdoses justes et bien timbrées :
- Ce qui compte dans une altération/un overblow est uniquement la position de la langue.
- Seules 4 positions de langues permettent de produire toutes les altérations/overnotes!
Ce cahier de l’harmonica révolutionnaire expose enfin avec beaucoup de précisions et d’illustrations les secrets pour obtenir des altérations et overnotes qui sonnent bien. Les illustrations en simulation 3d permettent pour la première fois de visualiser clairement les position de langue requises et le cahier regorge de conseils, d’exercices et d’exemples.
Préparez-vous à être surpris, voire désarçonnés. Ce cahier contredit beaucoup d’idées reçues! Mais vous allez découvrir que l’obtention des overblows est en fait très aisée lorsqu’on applique la bonne technique. Et vos altérations traditionnelles vont aussi s’améliorer de façon conséquente.
Voici quelques exemples notables présentés dans le cahier.
Un exemple de phrasé contenant des overblows:
Un exemple de multi-overblow:
Un exemple d’articulation des altérations du 3 sur une mélodie:
Et pour finir la gamme chromatique, c’est à dire toutes les notes de la gamme sur 3 octaves!
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Cette fois-ci la 2nde révolution de l’harmonica diatonique est bien en marche! Avec ce cahier, tout le monde va pouvoir apprendre la bonne technique et jouer toutes les notes sur nos cher petit instrument. Ce qui nous semblait impossible va se révéler être abordable, même agréable.
Restera alors à en faire usage de façon musicale, que cela soit au sein d’un jeu blues, jazz, variétés ou autre. Un monde entier s’ouvre à nous!
Laurent Vigouroux