Mick Kinsella - Harmonica
Avec la sortie de son premier album solo, Mick
Kinsella, l'un des secrets musicaux les mieux gardés
d'Irlande, conforte sa réputation d'un des meilleurs
harmonicistes de l'est de l'Atlantique, au diatonique comme
au chromatique. Un partisan sans faille de l'école overblow,
Mick fait griller ses harmonicas diatoniques, démontrant
les potentialités de la technique à la fois dans
des styles irlandais traditionnels et dans les styles de 'world
music' représentés ici. Avec un contrôle
excellent et un son de cuivre pour lequel on tuerait, Mick élargit
les frontières en menant le diatonique accordé
Richter au-delà des limites qui ont jusqu'alors restreint
son potentiel d'expressivité et d'interprétation
par des joueurs plus traditionnels.
Mick n'en est pas moins un excellent joueur de
chromatique, ce qu'il démontre sur le mélancolique
'Canyon Moonrise', sa riche sonorité soutenue par un
ensemble de cordes. Sur Rosaleen's Children/ The Spanncomp Jig,
Mick utilise un chromatique modifié de manière
à proposer des ornementations plus conformes à
ce qu'on trouve habituellement dans la musique irlandaise, une
approche qu'il a apprise auprès du légendaire
musicien irlandais Eddy Clarke.
Bien que l'influence de la musique traditionnelle
Irlandaise soit évidente sur cet album, Mick puise à
des sources variées, à la fois en termes de répertoire
et d'inspiration. Il rend hommage au joueur de diatonique folk/blues
anglais Rory McCloud en reprenant son 'Take Me Home', et au
maître de l'harmonica français Jean-Jacques Milteau
en interprétant 'Marcelle et Marcel'. Non content de
démontrer ses talents de compositeur, il va chercher
dans ses racines blues sur le morceau 'See the Blues'.
Sur la jaquette de l'album on peut lire : "
C'est un superbe musicien et, plus important encore, une personne
extraordinaire. Il mérite d'être entendu et je
sais que ce bijou apportera beaucoup de plaisir à tous
ceux qui l'entendront " Je n'aurais pas pu le dire mieux
!
Paul Farmer
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